Contexte
Le traitement des complications de l'avortement non médicalisé peut ponctionner significativement les ressources des systèmes de santé, surtout dans les pays en développement. Au Bangladesh, la régulation menstruelle est assurée par l'État, à l'appui de la contraception. La comparaison des coûts économiques de la prestation de soins de régulation menstruelle par rapport à ceux du traitement des complications de l'avortement a des implications de politique au Bangladesh comme à l'échelle internationale.
Méthodes
Les données de coûts différentiels de la prestation de la régulation menstruelle et des soins des complications de l'avortement ont été collectées dans le cadre d'enquêtes auprès des prestataires de 21 établissements du secteur public bangladais. Ces données ont été chargées dans un tableur de coûts de l'avortement en vue d'estimer les coûts de ces services au système de santé.
Résultats
Les coûts différentiels par cas de la prestation de soins de régulation menstruelle en 2008 représentaient 8% à 13% de ceux associés au traitement des complications graves de l'avortement, suivant le niveau de soins. Quelque 263.688 procédures de régulation menstruelle ont été pratiquées dans les établissements de l'État en 2008, à coûts différentiels estimés à 2,2 millions de dollars américains, tandis que 70.098 femmes étaient traitées dans ces établissements pour cause de complications d'avortement, à coûts différentiels estimés à 1,6 million de dollars.
Conclusion
La prestation de la régulation menstruelle évite l'avortement non médicalisé et la morbidité et mortalité maternelle qui s'ensuit et, par cas, économise les faibles ressources du système de santé. Un accès accru à la régulation menstruelle permettrait à plus de femmes d'obtenir des soins dont elles ont grand besoin, tandis que les ressources du système de santé seraient utilisées plus efficacement.