Contexte
En Bolivie, l'indice synthétique de fécondité parmi les populations indigènes est supérieur à celui relevé parmi la population non indigène. Il importe d'examiner si l'écart s'explique par une différence ethnique de fécondité désirée ou non.
Méthodes
Les indices de fécondité désirée ou non des femmes ont été estimés en fonction des données de l'Enquête démographique et de santé menée en Bolivie en 2003. L'analyse de régression logistique a permis d'examiner l'association ou non des caractéristiques propres aux femmes, aux hommes et aux couples avec l'usage d'une méthode contraceptive quelconque et celui des méthodes modernes.
Résultats
Les indices synthétiques de fécondité se sont révélés de 4,3 et 3,1, respectivement, pour les femmes indigènes et non indigènes. La fécondité désirée des femmes indigènes s’est avérée proche de celle de leurs homologues non indigènes (1,5 et 1,7, respectivement); la totalité, pratiquement, de la différence ethnique est attribuable à la différence ethnique de fécondité non désirée. La proportion des femmes présentant un besoin de contraception est supérieure parmi les femmes indigènes (26% vs 19%). Comme le révèlent les analyses de régression, les préférences de fécondité masculines n’expliquent qu’une faible portion de la différence ethnique de pratique contraceptive.
Conclusion
Les préférences des femmes, des hommes et des couples ne contribuent que marginalement à la fécondité non désirée, laissant entendre que des facteurs structurels font obstacle à la prévention de la fécondité non désirée.