Contexte
De nombreuses études relatives au comportement sexuel des adolescents ont examiné les facteurs associés à l'initiation sexuelle précoce. Peu se sont cependant penchées sur le rôle de l'exclusion sociale et de la marginalisation dans l'initiation sexuelle précoce et non désirée.
Méthodes
Une étude en population générale menée auprès de 1.837 jeunes filles de 10 à 19 ans hors école a été réalisée, en 2008, dans trois zones urbaines éthiopiennes à faible revenu. Les caractéristiques associées à l'initiation sexuelle vécue sous la contrainte ou avant l'âge de 15 ans ont été identifiées par analyses descriptives et multivariées.
Résultats
Près de la moitié (48%) des jeunes femmes de l'échantillon étaient employées comme domestiques. Beaucoup ont fait état d'une exclusion sociale significative, exprimée par l'absence d'amis, de réseaux de soutien communautaire et d'appartenance à un groupe. Dans l'ensemble, 23% ont déclaré être sexuellement actives, 27% d'entre elles ayant vécu leurs premiers rapports sexuels avant l'âge de 15 ans. Par rapport aux autres jeunes femmes, les domestiques se sont révélées significativement plus susceptibles d'avoir connu leurs premiers rapports sexuels avant l'âge de 15 ans (rapport de probabilités, 3,3) et d'avoir vécu des rapports sexuels sous la contrainte (1,8). L'exclusion sociale s'est avérée associée à des probabilités significativement supérieures de premiers rapports sexuels forcés (2,0).
Conclusions
Les programmes destinés aux adolescentes doivent renforcer leur capital social et leur inclusion, de même que leur donner l'occasion de poursuivre leurs études et d'obtenir des formes d'emploi positives et non propices à l'exploitation.