Contexte
L'association entre le niveau d'instruction et la fécondité, le comportement contraceptif et le choix de méthode a fait l'objet de bien des études. Le rôle de la différence d'éducation entre maris et femmes dans le choix de méthodes particulières au Népal n'est cependant guère documenté.
Méthodes
Les données collectées auprès des femmes mariées, non enceintes de 15 à 49 ans lors de l'Enquête démographique et de santé du Népal en 1996, 2001 et 2006 ont été analysées en vue d'identifier les différences entre les niveaux d'éducation des maris et des femmes et de déterminer, sur cette période de 10 ans, l'influence de ces différences sur la pratique contraceptive courante des couples. Des modèles de régression logistique multinomiale ont servi à évaluer les associations entre le choix de méthode et le niveau d'instruction de chaque partenaire, la différence d'éducation entre les partenaires et une mesure d'éducation combinée.
Résultats
Si le niveau d'éducation de la femme est associé au type de méthode utilisée par le couple, celui de l'homme influence davantage le recours à la stérilisation masculine et au préservatif. Ainsi, les hommes instruits au niveau secondaire ou supérieur sont plus susceptibles que ceux non instruits de recourir à l'une ou l'autre de ces deux méthodes (rapports de risques relatifs de 1,6–2,1). Qui plus est, dans les couples où le mari a au moins six années d'instruction de plus que la femme, le recours à la stérilisation masculine et au préservatif est également supérieur (1,6–1,8). Les différences de pratique d'une méthode de planification familiale quelconque en fonction du niveau d'instruction se sont réduites considérablement ces 10 dernières années, bien que certaines différences persistent pour certaines méthodes.
Conclusion
À l'heure où les niveaux d'éducation et la pratique contraceptive sont tous deux en hausse, il importe de mieux comprendre l'effet du niveau d'instruction relatif des femmes et des maris sur les décisions relatives à leurs choix contraceptifs.