Contexte
En Turquie, la pratique contraceptive s'étend, mais la constance des déclarations conjugales et l'influence relative de la communication, de la décision et de la différence de pouvoir sur la pratique d'une méthode ne sont guère documentées.
Méthodes
Les données obtenues lors de l'Enquête démographique et de santé (EDS) turque de 1998 auprès de 1.546 couples mariés ont été testées afin d'établir la concordance des déclarations conjugales sur les variables de fécondité et de planification familiale. L'association entre la pratique contraceptive courante et différentes variables de contexte, de communication et d'interaction conjugale a été évaluée par analyses de régression multivariées en fonction des déclarations relatives à cette pratique obtenues des femmes, des maris et des deux.
Résultats
Les déclarations conjugales relatives à la plupart des mesures de fécondité et de pratique contraceptive révèlent une concordance modérée à élevée, alors que celles relatives à l'approbation de la planification familiale ne présentent qu'une concordance moyenne. Après ajustement des facteurs contextuels, les modèles basés sur les déclarations des femmes et des maris révèlent une association positive entre la pratique contraceptive courante et le nombre de méthodes connues (rapports de probabilités, 1,2 et 1,1, respectivement), la perception de l'approbation du conjoint (3,3 et 2,0, respectivement) et, dans le modèle des maris, l'approbation de l'un ou l'autre des conjoints ou des deux (3,8–5,8). Dans le modèle combiné, la pratique contraceptive est positivement associée à l'approbation par les deux partenaires de la planification familiale (2,4) et négativement associée au désir des deux partenaires d'avoir plus de trois enfants et à celui des femmes seulement de n'en avoir que trois ou moins (0,4 et 0,6, respectivement).
Conclusions
Les divergences entre les déclarations conjugales sont moins significatives en Turquie que dans la plupart des pays en développement dotés de données EDS. Les différences n'en sont pas moins révélatrices quant aux facteurs d'influence des attitudes et préférences des époux sur la pratique contraceptive. Les différences de pouvoir conjugal ne sont pas apparues associées à la pratique d'une méthode. La recherche doit être approfondie pour améliorer le test et la modélisation de ces processus dyadiques.