Contexte
La prévalence contraceptive a augmenté de neuf points de pourcentage entre 1993 et 2000 au Bangladesh. Le déclin de l'indice synthétique de fécondité demeure pourtant pratiquement nul.
Méthodes
Les données de l'Enquête démographique et de santé bangladaise de 1999–2000 et celles de la zone du Système de surveillance démographique de Matlab recueillies entre 1978 et 2001 ont été analysées en vue d'expliquer la fécondité inchangée et d'examiner les rapports entre la prévalence contraceptive, le rapport d'avortement, la fécondité désirée et l'indice synthétique de fécondité.
Résultats
Après l'introduction d'un programme de santé maternelle et infantile et de planification familiale dans une partie de Matlab en 1977, l'indice synthétique de fécondité est passé, dans la zone d'intervention, de 4,8 en 1979 à 2,9 en 2000, tandis que la fécondité se réduisait, dans la zone de comparaison, de 6,3 à 3,5. Durant cette période, la prévalence contraceptive est passée de 30% à 70% et de 16% à 50%, respectivement, dans les deux zones, tandis que le rapport d'avortement se réduisait de 4,3 à 3,6 dans la zone d'intervention mais grimpait, d'environ 2.0, à 8,2 dans la zone de comparaison. Les tendances de fécondité désirée paraissent similaires dans les deux zones, déclinant d'environ 4,0 enfants par femme en 1979 à environ 2,5 en 2000. À chaque rang de parité, la fécondité se réduit généralement à mesure que le nombre de fils augmente; elle atteint son plus haut niveau parmi les femmes sans fils.
Conclusions
La préférence pour les enfants de sexe masculin et les inquiétudes parentales de mortalité infantile et post-infantile peuvent expliquer, en partie, la différence entre le nombre d'enfants désiré et la fécondité. La réduction de l'allaitement maternel, unie à l'accroissement de méthodes contraceptives moins efficaces, pourrait être responsable du rapport contradictoire entre pratique contraceptive et fécondité.