Contexte
L'emploi du besoin non satisfait de planification familiale dans le but d'identifier les clientes prospectives ne représente pas nécessairement la mesure réelle des besoins d'une population, étant donné la proportion importante de femmes dont les désirs de fécondité sont ambivalents.
Méthodes
Les données d'enquête recueillies en 1998 et 2003 au Burkina Faso, au Ghana et au Kenya servent à l'examen des désirs et motivations de fécondité des femmes ayant déclaré vouloir différer ou limiter leur procréation. La question de savoir si la découverte d'une grossesse durant les quelques semaines à venir représenterait un grave problème pour la femme permet de mesurer la fermeté de ses motivations de fécondité.
Résultats
Au Burkina Faso et au Ghana, environ un quart des femmes qui avaient déclaré vouloir différer ou limiter leur procréation ont également affirmé qu'une prochaine grossesse éventuelle ne serait pas ou guère problématique. La tendance s'est révélée égale parmi les utilisatrices ou non de la contraception. Au Kenya, plus de quatre femmes sur 10 ont donné ce type de réponses ambivalentes. Parmi les femmes présentant un besoin non satisfait de moyens de différer ou de limiter leur procréation, 16% à 31% des Burkinabé et des Ghanéennes et 30% à 56% des Kenyanes ont répondu de même à cette question.
Conclusions
Il est essentiel de considérer la fermeté des motivations de fécondité lors de l'identification des femmes ayant un besoin de planification familiale. Le ciblage des femmes les plus motivées à éviter la maternité produira vraisemblablement le plus d'impact sur la réduction des grossesses non planifiées en Afrique subsaharienne.