Contexte
Malgré la reconnaissance grandissante de la portée mondiale de la violence au foyer et de ses conséquences potentielles sur la santé reproductive, le rapport entre la violence domestique physique et sexuelle et la morbidité gynécologique dans le contexte des pays en développement est peu documenté.
Méthodes
Un échantillon de 3.642 couples du nord de l'Inde a été constitué par établissement des correspondances entre les conjoints qui avaient répondu aux versions masculine et féminine de l'enquête PERFORM System of Indicators Survey en 1995–1996. L'association entre les déclarations masculines de violence physique et sexuelle perpétrée à l'encontre des épouses et celles féminines de symptômes gynécologiques a été examinée par analyses bivariées et multivariées.
Résultats
Au total, 37% des hommes ont déclaré avoir commis au moins un acte de violence physique ou sexuelle à l'encontre de leur épouse durant les 12 derniers mois, soit 12% de déclarations de violence physique seulement, 17% de violence sexuelle seule et 9% de violence physique et sexuelle. Vingt-quatre pour cent des femmes ont déclaré au moins un symptôme de morbidité gynécologique. Par rapport aux femmes dont le mari n'en avait déclaré aucune, celles qui avaient subi des violences physiques et sexuelles ou sexuelles seulement présentaient une probabilité élevée de déclaration de symptômes gynécologiques (rapport de probabilités, 1,7 et 1,4, respectivement).
Conclusions
Les résultats laissent entendre que la violence est liée à la morbidité gynécologique à travers le traumatisme physique, le stress psychologique ou la transmission d'IST. Des soins de santé reproductive incorporant des services de soutien aux victimes de la violence au foyer sont nécessaires pour répondre aux besoins particuliers des femmes violentées.