Contexte
La préférence culturelle des enfants de sexe masculin peut être un facteur de recours à l'avortement en Inde, les femmes enceintes de fœtus féminins pouvant décider d'interrompre leur grossesse. L'évaluation de cette hypothèse exige une information plus complète sur l'incidence de l'avortement et sur les corrélats maternels et sociaux de la procédure.
Méthodes
Les rapports d'avortement par ordre de naissance ont été calculés en fonction des antécédents de naissances de 90.303 femmes de 15 à 49 ans, mariées ou l'ayant jamais été, ayant participé à l'Enquête nationale sur la santé familiale menée en Inde en 1998–1999. Pour les quatre premières naissances, l'association entre l'avortement et diverses variables maternelles et sociales, y compris le sexe du dernier enfant de la répondante, a été évaluée par régression logistique.
Résultats
Le rapport d'avortement global a été calculé à 17,0 pour mille grossesses. Ce rapport passe de 5,3 pour mille grossesses pour les naissances de premier rang à 25,8 pour les naissances de troisième rang, avant de décliner aux rangs suivants. L'éducation maternelle s'est avérée le plus fort prédicteur d'avortement. Les femmes instruites, pour le moins, au niveau primaire se sont révélées plus susceptibles que celles non scolarisées d'avoir recouru à l'avortement (rapport de probabilités, 1,9–6,7). La résidence rurale est apparue associée à une probabilité d'avortement réduite (0,6). Aucune association n'est apparue entre le sexe de l'enfant précédent d'une femme et la probabilité qu'elle se soit ensuite fait avorter.
Conclusion
Au niveau national, il est probable que la grossesse non planifiée, plutôt que le sexe de l'enfant précédent, préside à la demande d'avortement en Inde. L'éducation croissante des femmes pourrait mener à un accroissement aussi de la demande d'avortement.