Contexte
Les hauts niveaux de VIH/SIDA et de grossesse non désirée parmi les jeunes posent des problèmes pressants de santé publique en Afrique du Sud. Les études menées parmi les jeunes se concentrent généralement sur la protection contre l'un ou l'autre de ces risques, mais pas les deux.
Méthodes
Les données recueillies en 2001 auprès de 2.067 hommes et femmes sexuellement actifs de 15 à 24 ans au KwaZulu-Natal ont été examinées dans le cadre d'analyses bi- et multivariées afin d'évaluer les raisons de l'usage du préservatif et les niveaux et déterminants de cet usage.
Résultats
Dans l'ensemble, 59% des répondants ont déclaré avoir utilisé le préservatif lors de leurs derniers rapports sexuels, y compris 6% l'ayant utilisé en combinaison avec une autre méthode. La raison principale d'usage (citée par 64% des utilisateurs) s'est avérée la protection, à la fois, contre la grossesse et l'infection à VIH. Quelque 66% des répondants estimaient que se retrouver, ou mettre une partenaire enceinte au cours des quelques semaines à venir poserait un gros problème; 13% ont qualifié leur risque d'infection à VIH de moyen ou élevé. Dans les deux sexes, les jeunes qui percevraient une grossesse comme fort problématique sont apparus plus susceptibles d'utiliser le préservatif que leurs homologues pour lesquels une grossesse ne poserait pas de problème (rapports de probabilités 1,4–2,3). Le contraste est net avec les jeunes hommes et femmes qui percevaient leur risque d'infection à VIH comme moyen ou élevé, en ce qu'ils sont moins susceptibles d'utiliser le préservatif que leurs homologues ne percevant aucun risque (0,2–0,3).
Conclusion
Les programmes de prévention pourraient accroître l'usage du préservatif au sein de cette population en la sensibilisant davantage au double risque de grossesse et d'infection à VIH, ainsi qu'en présentant davantage le préservatif en tant que protection contre les deux risques.