Contexte
Ces 30 dernières années, l'Indonésie a enregistré une hausse spectaculaire de la pratique contraceptive et un déclin tout aussi remarquable de la fécondité. Les récentes coupes budgétaires du planning familial, la décentralisation des programmes et le moindre rôle du secteur public dans la prestation des services risquent toutefois d'affaiblir la pratique contraceptive des femmes pauvres.
Méthodes
Les données proviennent de l'EDS indonésienne de 2002–2003. La pratique contraceptive générale, le recours à certaines méthodes, les sources d'approvisionnement et les raisons de non pratique des femmes pauvres par rapport à celles mieux loties ont été comparées par méthodes bivariées. L'association entre la pratique d'une méthode moderne et certaines caractéristiques sociodémographiques et d'attitudes a été évaluée par régression multivariée.
Résultats
Les femmes mieux loties désiraient significativement moins d'enfants que celles moyennement ou extrêmement pauvres (2,8 par rapport à 3,0–3,4); elles étaient plus susceptibles d'approuver le planning familial et de penser que leur époux l'approuvait (93% et 91% par rapport à 87–91% et 80–87%, respectivement). Les femmes mieux loties et moyennement pauvres étaient plus susceptibles de pratiquer la contraception moderne que celles extrêmement pauvres (rapport de probabilités, 1,6 et 1,4, respectivement). Par rapport aux femmes qui avaient donné une réponse non numérique, celles qui désiraient deux enfants ou moins étaient plus susceptibles de pratiquer une méthode moderne (2,0). Cette probabilité était également supérieure parmi les résidentes d'un district caractérisé par un nombre idéal moyen d'enfants inférieur à la médiane nationale (1,5).
Conclusion: Les efforts gouvernementaux d'accroissement de la pratique contraceptive des femmes pauvres doivent se concentrer sur le changement des attitudes à l'égard des familles moins nombreuses et du planning familial.