Contexte
L'association entre les attitudes et comportements sexuels et reproductifs des jeunes et ceux de leurs pairs et parents a été documentée. L'influence des frères et sœurs l'est cependant fort peu, dans les pays en développement surtout.
Méthodes
Les données relatives à 1.395 femmes et 1.242 hommes, âgés de 15 à 24 ans, de trois villes de Côte d'Ivoire ont été analysées. La probabilité pour les répondants de rester sexuellement inexpérimentés, en fonction des antécédents de procréation prénuptiale des frères et sœurs, a été évaluée par analyse des tables de mortalité. Le risque relatif d'initiation sexuelle des répondants avant l'âge de 17 ans et avant l'âge de 24 ans a été évalué par régressions multidimensionnelles de Cox.
Résultats
A tout âge entre 15 et 24 ans, la probabilité de demeurer sexuellement inexpérimenté/e s'est généralement avérée inférieure chez ceux et celles dont au moins un frère ou une sœur avait eu une naissance prénuptiale. En général, parmi ceux et celles dont au moins un frère ou une sœur avait eu une naissance prénuptiale, la probabilité était inférieure si le répondant était du même sexe que le/la/les frère/s ou sœur/s en question. Elle atteignait son niveau le plus bas parmi ceux et celles dont un frère et une sœur présentaient tous deux des antécédents de procréation prénuptiale. Dans l'analyse multivariée relative aux hommes, ceux dont un ou plusieurs frères (mais aucune sœur) avaient connu une naissance prénuptiale et ceux dont au moins un frère et une sœur répondaient à ce critère présentaient un risque élevé d'être sexuellement expérimentés avant 17 et 24 ans. Les antécédents de procréation des frères et sœurs ne sont pas liés à ce risque pour les femmes.
Conclusion
Les programmes cherchant à réduire l'activité sexuelle prénuptiale chez les jeunes doivent tenir compte dans leurs stratégies de l'influence potentielle exercée par les frères et sœurs.