Contexte
En Inde, bien que la loi admette l'avortement dans de nombreuses circonstances sociales et médicales, des millions de procédures illégales non médicalisées se pratiquent chaque année, avec les innombrables complications qui s'ensuivent. Dans l'état central d'Uttar Pradesh, cependant, peu de femmes souffrant de complications d'un avortement cherchent à se faire soigner dans les établissements de santé privés agréés ou de l'État. Le lieu où les femmes des milieux ruraux s'adressent en cas de complications d'un avortement et la qualité des soins qu'elles reçoivent doivent être documentés.
Méthodes
Des données qualitatives ont été recueillies, en 1999, dans quatre villages ruraux d'Uttar Pradesh. L'équipe chargée de l'étude a procédé à des exercices de cartographie communautaire, à des groupes de discussion avec les membres féminins et masculins de la collectivité, et à des entretiens en profondeur avec des femmes en âge de procréer et des prestataires de soins après avortement.
Résultats
Les soins post-avortement sont largement disponibles dans les villages soumis à l'étude, auprès de prestataires non formés ou inadéquatement formés surtout. Comme les prestataires de village représentent les services de première ligne pour de nombreuses femmes, les complications de l'avortement peuvent être exacerbées plutôt que soulagées, tandis que les soins appropriés sont différés et que le coût du traitement augmente. Les soins post-avortement au niveau du village ne comprennent ni services de conseil sur le planning familial et la contraception, ni renvoi ou lien à des services de nature génésique ou autres prestations de santé.
Conclusions
Les services de soins post-avortement existants au niveau du village sont inadéquats. Il existe un besoin pressant d'accroître l'accès des femmes à des soins de meilleure qualité. Une solution consisterait à introduire les prestataires de village dans le système formel des prestations de soins post-avortement, tout en cherchant à résoudre simultanément le pro-blème des mœurs socioculturelles prédominantes qui découragent les femmes atteintes de complications d'un avortement de chercher à obtenir des soins de plus haut niveau.