Contexte: Les études qualitatives d'évaluation de l'impact des services de planning familial à domicile sur la condition sociale de la femme ont produit des résultats contradictoires. Face à la reprise de ces services au Bangladesh en 2003, il importe de réévaluer l'impact social du programme d'apport à domicile, à l'aide de techniques quantitatives.
Méthodes: Les données longitudinales et transversales relatives à 3.783 femmes bénéficiant de services à domicile dans deux districts ruraux du Bangladesh sont utilisées dans des analyses standard des moindres carrés et de régression logistique pour évaluer l'effet de ces services sur l'évolution de la condition féminine entre 1988 et 1993.
Résultats: Sous contrôle des caractéristiques socioculturelles, de la condition féminine en 1988, du recours antérieur aux services et du biais de sélection des visites, l'approche des ménages se révèle associée à une amélioration de la condition féminine entre 1988 et 1993. Cet effet est toutefois largement attribuable à l'impact des services à domicile sur l'aptitude des femmes à limiter leur fécondité plutôt qu'aux visites à domicile en soi.
Conclusion: La décision du ministère du Bangladesh de la Santé et du bien-être familial de relancer les services de planning familial à domicile ne devrait pas être préjudiciable à la condition féminine et peut être associée à certains avantages sexospécifiques au profit des clientes bénéficiaires du programme.