Contexte
La discrimination entre les sexes et la préférence pour les fils sont des caractéristiques démographiques clés de l'Asie du Sud, également bien documentées en Inde. Au Népal, ces questions n'ont cependant guère reçu d'attention.
Methodes: Les données de l'EDS népalaise de 1996 relatives aux femmes de 15 à 49 ans, mariées ou l'ayant été et qui ne désiraient plus avoir d'enfants ont servi à analyser les niveaux de discrimination et de préférence de sexe. Le taux de pratique contraceptive et l'indice synthétique de fécondité en l'absence de préférence de sexe ont été estimés, tandis que l'association entre les variables socio-économiques et démographiques et l'arrêt de la procréation après la naissance d'un fils était analysée par régression logistique.
Résultats
Les indicateurs usuels de discrimination sexuelle, tels que le rapport des sexes à la naissance et les taux d'immunisation sexospécifiques ne révèlent pas un haut niveau de discrimination entre les sexes au Népal. La préférence de sexe s'y reflète toutefois dans une réduction de 24% de la pratique contraceptive et un accroissement de l'indice synthétique de fécondité de plus de 6%. La pratique contraceptive des femmes, l'exposition aux médias, la parité, le dernier intervalle génésique, le niveau d'éducation et la religion se sont avérés liés à l'arrêt de la procréation après la naissance d'un garçon, de même que la composition ethnique locale.
Conclusions
La préférence de sexe atteint un niveau considérable au Népal. Elle oppose un obstacle important à l'accroissement de la pratique contraceptive et au déclin de la fécondité dans le pays. Son impact se fera d'autant plus ressentir que le nombre d'enfants désiré sera moindre.