Contexte: Le rapport entre les niveaux de pratique contraceptive et l'incidence de l'avortement provoqué continue d'enflammer les débats. Certains observateurs estiment que le recours à l'avortement diminue lorsque la prévalence contraceptive augmente, tandis que d'autres voient dans la pratique accrue des méthodes de planning familial la cause d'une plus grande incidence de l'avortement.
Méthodes: Les tendances de l'avortement sont examinées dans des pays disposant de données fiables sur l'IVG et de l'information de prévalence contraceptive prélevée en deux points du temps qui révèle une hausse de la pratique contraceptive. Le rôle de l'évolution de la fécondité dans le rapport entre l'avortement et la contraception est également exploré.
Résultats: Dans sept pays (Kazakhstan, République kirghize, Ouzbékistan, Bulgarie, Turquie, Tunisie et Suisse), l'incidence de l'avortement a baissé tandis qu'augmentait la prévalence contraceptive. Dans six autres (Cuba, Danemark, Pays-Bas, Etats-Unis, Singapour et République de Corée), les niveaux de l'avortement et de la pratique contraceptive ont enregistré une hausse simultanée. Dans ces six pays, toutefois, la fécondité globale apparaît en baisse pendant la période à l'étude. Après stabilisation des niveaux de fécondité dans plusieurs des pays qui avaient présenté une hausse simultanée de la contraception et de l'avortement, la pratique contraceptive a continué de croître tandis que baissaient les taux d'avortement. L'exemple le plus clair de cette tendance est la République de Corée.
Conclusions: La hausse de la pratique contraceptive donne lieu à une incidence réduite de l'avortement dans les contextes où la fécondité reste constante. La hausse parallèle de l'avortement et de la contraception dans certains pays est le produit de l'incapacité de la contraception seule à satisfaire le besoin grandissant de limitation des naissances dans les circonstances où la fécondité baisse rapidement.