Contexte
La communication entre époux et la pratique du planning familial sont étroitement liés, mais les voies d'influence, surtout dans le contexte de l'exposition à une campagne médiatique de promotion du planning familial, sont peu claires.
Méthodes
Des données de panel d'une enquête en population menée au Népal ont été recueillies en trois vagues, de 1994 à 1999, pour évaluer l'incidence d'un feuilleton radiophonique parmi les couples en âge de procréer. Les données relatives à 1.442 femmes ont servi à évaluer l'évolution des décisions de planning familial des couples, à identifier les prédicteurs de la communication conjugale et du planning familial par rapport à l'exposition au programme, et à clarifier les rapports temporels entre ces variables.
Résultats
Les femmes exposées au programme étaient significativement plus susceptibles de croire que leur époux approuvait le planning familial et d'avoir discuté la question avec lui (rapport de probabilités, 1,8-1,9). Celles qui avaient abordé la question avec leur époux étaient significativement plus susceptibles de pratiquer le planning familial (10,2). La communication conjugale de base a été associée à la pratique ultérieure du planning familial, indépendamment de l'exposition à la campagne. De plus, parmi les couples qui n'avaient pas discuté le planning familial, l'exposition avait ouvert la communication, qui avait à son tour mené à la pratique du planning. Avec le temps, la prédominance des maris dans les décisions de planning familial avait cédé le pas à un processus conjoint et à la hausse du pouvoir décisionnel des femmes.
Conclusions
De nouveaux indicateurs sont nécessaires à la capture des effets de la campagne sur les individus prédisposés à pratiquer le planning familial. Il convient de promouvoir la décision conjointe des époux en tant que stratégie d'accroissement du planning familial. Des interventions sont nécessaires au soutien de l'autonomie des femmes et du renforcement de leur capacité de négociation de la pratique du planning familial.