Contexte
La prévalence contraceptive est en hausse au Bangladesh, mais l'indice synthétique de fécondité demeure à 3,3 naissances par femme depuis 6 à 7 ans. La préférence pour les garçons semble entraver le déclin continu de la fécondité.
Méthodes
Les données du Système de surveillance démographique de Matlab ont servi à l'étude des effets de la préférence pour les garçons sur la pratique contraceptive, l'avortement et la fécondité, et à la recherche des tendances de ces effets, en fonction du temps, dans la zone du projet de planning familial et santé maternelle et infantile de Matlab, par rapport à une zone de comparaison. Un index d'Arnold modifié a été utilisé pour estimer la hausse ou la baisse de la prévalence contraceptive, de l'avortement ou de la fécondité que l'on pourrait attendre en l'absence de préférence relative au sexe de l'enfant. Le niveau de l'avortement sélectif en fonction du sexe du ftus a été mesuré sur la base de l'écart par rapport à la proportion de filles et de garçons attendue à la naissance.
Résultats
Entre le début des années 1980 et le milieu des années 1990, la pratique contraceptive et le recours à l'avortement ont augmenté à Matlab, tandis que la fécondité baissait. Plus la parité était élevée, plus la pratique contraceptive l'était aussi dans la zone du projet. (La zone de comparaison ne disposait pas de données adéquates.) Aux parités faibles, la pratique augmentait avec le nombre de garçons; parmi les mères d'au moins trois enfants, toutefois, elle se stabilisait ou diminuait même parmi celles qui avaient au moins deux garçons. En l'absence de préférence de sexe, la pratique contraceptive aurait augmenté, dans la zone du projet, de 9% en 1983, 8% en 1988 et 6% en 1993. Le taux d'avortement augmentait aussi avec la parité. Aux différents niveaux de parité, il était généralement le plus faible parmi les femmes qui n'avaient pas de garçons et souvent le plus élevé parmi celles qui avaient au moins deux fils et une fille. En l'absence de préférence de sexe, le taux d'avortement aurait augmenté de 27% en 1982-1986, de 36% en 1987-1991 et de 55% en 1992-1995 dans la zone du projet, par rapport à 36%, 37% et 38%, respectivement, dans celle de comparaison. Le pourcentage de femmes ayant encore des enfants diminuait aux parités élevées, où il atteignait son niveau le plus haut parmi les femmes qui n'avaient pas de fils. Parmi les mères d'au moins deux enfants, la fécondité était la plus faible parmi celles qui avaient plusieurs fils et une fille. En l'absence de préférence de sexe, la fécondité aurait diminué de 9% en 1984-1986, 10% en 1989-1991 et 12% en 1994-1995 dans la zone du projet, par rapport &a
Conclusions
La préférence relative au sexe de l'enfant n'affecte pas sérieusement la pratique contraceptive à Matlab. Son absence, toutefois, renforcerait probablement le recours à l'avortement, pratiqué pour limiter la fécondité dès le moment où les couples ont atteint le nombre de fils désirés. L'effet de la préférence de sexe sur la procréation s'intensifie à mesure que la fécondité décline, les couples devant atteindre le nombre de garçons désiré dans le cadre d'une progéniture totale moindre.