Contexte: Les dirigeants religieux musulmans ont souvent la réputation de présenter de réels ou potentiels obstacles au planning familial. La recherche permettrait de mieux comprendre leurs connaissances, perceptions et croyances au sujet du planning familial et leurs différences par rapport à celles de la population générale.

Méthodes: Deux enquêtes nationalement représentatives, ayant porté, l'une, sur 1.000 femmes mariées de 15 à 49 ans et l'autre, sur 1.000 hommes mariés à des femmes âgées de 15 à 49 ans, et un recensement de tous les dirigeants religieux musulmans de Jordanie, ont servi à la collecte d'informations sur les connaissances, les perceptions et les croyances relatives au planning familial, et sur les sources d'informations afférentes.

Résultats: Quatre-vingt pourcent des hommes et 86% des femmes approuvent le planning familial. Parmi les dirigeants religieux, 82% des hommes et 98% des femmes estiment le planning familial conforme aux principes de l'islam. Des dirigeants religieux, 36% ont déclaré avoir parlé du planning familial à leurs fidèles durant l'année précédant l'enquête. Soixante-quinze pour cent des femmes et 62% des hommes de la population générale ont dit avoir parlé du planning familial avec leur conjoint, et 9% et 17%, respectivement, ont indiqué en avoir parlé avec un dirigeant religieux. Sur une échelle de 0 à 10 mesurant le degré d'accord avec différents énoncés relatifs aux avantages du planning familial (la valeur 10 représentant l'accord le plus complet), les femmes ont atteint une moyenne de 9,4, les hommes, une moyenne de 8,8, et les dirigeants religieux, une moyenne de 6,5 pour les hommes et de 7,2 pour les femmes. Parmi la population générale, 74% des femmes et 58% des hommes ont déclaré que la décision de pratiquer la contraception appartenait, de commun accord, aux conjoints. Environ 90% des dirigeants religieux ont exprimé leur accord ou accord total avec l'énoncé selon lequel il convenait de laisser cette décision au commun accord des époux. Les femmes étaient significativement plus susceptibles que les hommes de croire que certaines méthodes contraceptives étaient admises par l'islam, et les dirigeants religieux masculins étaient plus susceptibles que les hommes de la population générale de trouver certaines méthodes acceptables. Seuls 26% des hommes ont mentionné la communication avec autrui comme source d'informations sur le planning familial, par rapport à 66% des femmes et, parmi les

Conclusion: Bien que citant d'autres raisons pour justifier la pratique de la contraception, les dirigeants islamiques religieux de Jordanie sont tout aussi susceptibles que les autres représentants de la population d'appouver le planning familial.