Contexte: Le comportement sexuel des adolescents pose un problème important dans les pays en voie de développement et fait l'objet d'une concentration des efforts de réduction des grossesses et des maladies sexuellement transmissibles. L'exactitude des déclarations d'activité sexuelle des jeunes est cependant rarement examinée en profondeur.
Méthodes: Les données d'une étude longitudinale en trois étapes, menée sur 698 jeunes Jamaïcains, ont servi à un examen de convergence des déclarations relatives à leurs premiers rapports sexuels. Les adolescents ont été invités à répondre à plusieurs questions relatives à leurs premiers rapports à chaque étape de l'enquête, avec répétition d'éléments aux étapes ultérieures. Une analyse de régression logistique multivariée a ensuite permis l'examen des facteurs indépendants d'influence de la probabilité pour les jeunes de déclarer leur expérience sexuelle de manière non convergente.
Résultats: La grande majorité des répondants (95% à 100%) ont rapporté l'état de leur expérience sexuelle de manière convergente dans le cadre d'une même étape d'enquête. Lors de l'examen de convergence des réponses d'une étape à l'autre, toutefois, 37% des répondants—12% des filles et 65% des garçons—avaient répondu de manière non convergente. L'analyse de régression logistique multivariée a révélé que les garçons étaient 14 fois plus susceptibles que les filles de déclarer leur expérience sexuelle de manière non convergente.
Conclusions: L'importance du manque de convergence dans les déclarations d'activité sexuelle, particulièrement chez les garçons, souligne la fiabilité limitée des données autodéclarées dans l'identification des adolescents sexuellement actifs et la quantification de cette activité. L'usage de ces données dans l'évaluation de l'incidence des interventions visant à retarder les premiers rapports sexuels peut également poser problème.