Contexte: La définition de la notion de besoin non satisfait a évolu&eacu te; avec le temps, et les estimations de ce besoin peuvent être calculées en fonction des déclarations des épouses, des maris et des couples. Ces estimations peuvent toutes avoir des implications sur la planification des programmes.
Méthodes: Les données d'enquêtes démographiques et de santé (EDS) récentes du Bangladesh, de la République dominicaine et de Zambie servent à l'examen d'une nouvelle définition du besoin non satisfait, ne tenant compte que des réponses relatives aux désirs de fécondité et intentions futures de pratiquer la contraception. Le besoin non satisfait est déterminé pour les épouses, les maris et les couples. Une estimation minimale du besoin non satisfait des couples est obtenue lorsque les deux partenaires présentent ce besoin; un maximum est atteint si l'un des conjoints présentant un besoin non satisfait définit le besoin non satisfait du couple.
Résultats: Dans les trois pays, des différences substantielles ont été observées entre les époux quant aux intentions de contraception et de fécondité. La divergence est plus grande entre les maris et les femmes en ce qui concerne l'intention de pratiquer la contraception que celle d'avoir des enfants. En Zambie, 55% des épouses—par rapport à 36% des maris—qui ne pratiquent pas la contraception déclarent avoir l'intention d'y recourir dans les 12 mois. Au Bangladesh, ces pourcentages s'élèvent à 46% pour les épouses et 42% pour les maris, et en République dominicaine, les proportions sont, respectivement, de 49% et 41%. Lorsque le besoin non satisfait calculé en fonction des déclarations féminines est comparé aux résultats obtenus sur la base de l'estimation minimale, le besoin non satisfait des couples est surestimé de 106% au Bangladesh, de 96% en République dominicaine et de 246% en Zambie. Les estimations fondées sur les déclarations des femmes sont en revanche plus proches de l'estimation maximale relative aux couples.
Conclusions: Le besoin non satisfait calculé pour les femmes mariées diffère considérablement de celui calculé pour les maris et pour les couples. Les profondes divergences observées dans ces mesures peuvent être signe de désaccord entre les époux ou d'un manque de communication quant aux objectifs de procréation poursuivis ou à la pratique de la contraception: deux questions auxquelles les programmes devront accorder leur attention s'ils entendent rehausser les taux de prévalence contraceptive.