Contexte: Bien que l'association entre l'adhésion à un club social et l'adoption du planning familial ait été démontrée, l'on en sait peu sur la manière dont ces groupes encouragent la diffusion des comportements afférents.
Méthodes: Les données relatives à 2.213 femmes âgées de 15 à 49 ans et 2.147 hommes âgés de 15 à 54 ans, interrogés dans le cadre d'une enquête menée au Kenya en 1995 sous le titre de National Information, Education and Communication Situation Survey, servent à l'examen du rôle de la communication au sein des réseaux sociaux dans l'association entre l'appartenance à un club et la conscience, l'approbation et la pratique du planning familial.
Résultats: Dans les analyses tenant compte de facteurs démographiques, les femmes membres de clubs féminins se sont révélées 1,3 fois plus susceptibles que les non-membres d'être sensibilisées aux méthodes de contraception modernes. Côté hommes, les membres de clubs masculins étaient 0,5 fois plus susceptibles que les non-membres d'y être sensibilisés, et 0,7 fois plus susceptibles d'approuver le planning familial. L'appartenance à un club n'est pas apparue directement associée à une pratique accrue de la contraception bien que, tant parmi les hommes que les femmes, cette participation se soit avérée associée à une probabilité nettement supérieure de discussions relatives au planning familial avec les membres des réseaux sociaux proches et étendus. Les femmes qui avaient eu de telles conversations avec les membres de leurs réseaux proches comme étendus se sont révélées 7,3 fois plus susceptibles de pratiquer une méthode de contraception moderne, et les hommes, 2,2 fois plus susceptibles d'y avoir recours par rapport à ceux qui avaient limité ce type de discussion à leur réseau proche.
Conclusions: A travers la promotion des conversations informelles relatives au planning familial au sein d'un groupe d'appartenances diverses, les clubs sociaux favorisent la diffusion de nouvelles informations et de comportements innovateurs.