Contexte
Une bonne partie du déclin enregistré récemment au niveau de l'indice synthétique de fécondité du Brésil l'a été parmi les femmes ayant atteint le milieu de leur vie reproductive. En revanche, la contribution de la fécondité des adolescentes (15 à 19 ans) à cet indice augmente avec le temps, la tendance étant particulièrement accentuée dans la région du nord-est du pays.
Méthodes: Les données de trois Enquêtes démographiques et de santé menées dans le nord-est du Brésil en 1986, 1991 et 1996 servent à l'examen des tendances et facteurs déterminants de la fécondité des adolescentes de la région. Des modèles de risque discrets sont utilisés pour évaluer la probabilité pour une femme de connaître une première maternité en cours d'adolescence, ainsi que pour évaluer les facteurs individuels et environnementaux aptes à influencer les choix personnels de fécondité.
Résultats: Le niveau d'instruction d'une jeune femme représente le facteur le plus fortement et le plus uniformément associé à la probabilité de maternité en cours d'adolescence. En particulier, les adolescentes scolarisées au niveau primaire seulement sont plus de deux fois plus susceptibles d'avoir connu une première maternité que celles ayant bénéficié d'une instruction secondaire au moins, même après application des contrôles d'âge, de période et d'autres caractéristiques. L'affiliation religieuse et l'exposition aux médias ne semblent pas affecter uniformément la fécondité des adolescentes avec le temps dans l'analyse multivariée.
Conclusions: La promotion de l'éducation pourrait offrir le moyen le plus efficace de favoriser le recul de la maternité parmi les adolescentes du nord-est brésilien. Il serait utile d'approfondir la recherche relative à l'incidence sur la fécondité des adolescentes des solutions communautaires (les programmes de planning familial et de santé, notamment) ciblant spécifiquement leur groupe d'âges.