La prévalence contraceptive s’est nettement accrue dans les pays en voie de développement, au point de susciter des problèmes pour les organismes donateurs et les dirigeants de programmes responsables de l’estimation des besoins d’approvisionnement en contraceptifs. Les données de 106 enquêtes nationales menées dans 35 pays entre 1974 et 1992 permettent de calculer les changements survenus en termes de prévalence totale et de prévalence spécifique par méthode, ainsi que de déterminer les taux annuels de changement pouvant servir de base aux prévisions contraceptives. Au total, 44% des femmes interrogées dans le cadre des enquêtes les plus récentes pratiquaient la contraception, et 36% avaient recours à une méthode moderne. Entre les premières et les dernières enquêtes, la prévalence contraceptive totale a augmenté au taux annuel de 5%, tandis que la pratique des méthodes modernes s’accroissait de 6% par an. L’augmentation s’est révélée la plus rapide en Afrique subsaharienne (9 à 10% par an), et la plus lente en Amérique latine et aux Caraïbes (3 à 4%). Bien que le recours à la stérilisation se soit accru de 8% par an, la prévalence de la pilule, du stérilet et du préservatif n’a augmenté, au plus, que de 2% par an. Dans la plupart des régions, le recours à la stérilisation a évolué de manière beaucoup plus rapide que la pratique des autres méthodes, sauf en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, où la hausse annuelle de la stérilisation est restée modeste, par rapport à une augmentation beaucoup plus rapide du recours au stérilet.